La Minga…
Un mois dans ce petit paradis, qui n’est pas un paradis d’illusions et de naïveté ; c’est un paradis bien ancré dans sa réalité et celle de son environnement, en toute conscience.
Ou plutôt est-ce un Oasis, un Oasis de Colibris (pour reprendre l’expression de ce qui se fait un peu partout dans le monde). C’est exactement ça! Et c’est justement parce qu’ils sont conscients, et bien ancrés dans la réalité qu’ils ont cette volonté de mouvement, d’impulser un changement, de vivre autrement… pour eux, leurs enfants, la nature et le monde au sens large!

Ils, c’est qui? Mayu, une magnifique et douce jeune femme de 30 ans; son compagnon Felipe, un homme de 26 ans d’une grande sensibilité et belle force intérieure; Alún, leur petit bout d’homme de 16 mois, d’une énergie et une débrouillardise fabuleuse; et le petit bout de fille en devenir dans le beau ventre rond de Mayu!
Leur projet, La Minga… c’est une terre en pente, d’environ un hectare, dans la montagne au-dessus de Choachi, dans une vallée magnifique, à l’est de Bogotá. C’est un grand jardin anarchique (l’idée étant de laisser pousser toute plante utile, ayant été semée par les oiseaux ou le vent…), avec quelques petits bouts de potagers aménagés, des arbres fruitiers, un ruisseau en bordure, et un bout de forêt bordant ce ruisseau. Les constructions sont toutes en mode  éco : une grande maison principale avec une grande cuisine et un immense salon, une petite casita de vie pour la famille, et des petites habitations avec dortoirs pour accueillir (jusqu’à 23 pers.).

Bien sûr, on a fait du jardin, du désherbage, de la récolte, des travaux extérieurs divers et variés. Mais surtout, on a accompagné les différents évènements accueillis à la Minga. C’est à dire, faire les courses, la cuisine, la préparation des chambres, des espaces communs, etc. Puis, le principal, l’accueil des personnes! Permettre à ces personnes de tous âges, d’investir La Minga, de s’y sentir chez soi, d’en percevoir l’énergie, et de vivre au mieux le temps passé dans le lieu. Pour moi, cela m’a permis d’investir le lieu en profondeur, de m’y sentir assez connectée et familière pour pouvoir le transmettre!
Et bien sûr, chaque évènement a été une expérience unique, des rencontres extraordinaires, un vécu fort et porteur d’apprentissages!

L’accueil des enfants malades du cancer pendant deux jours, leur permettant un bouffée d’air et de nature au sens propre et figuré, et nous apportant une vague de joie et d’énergie pétillante! La matinée que j’ai passée avec eux tout en haut de la Minga, en sous-bois au bord du ruisseau, restera gravée à jamais… Une quinzaine d’enfants de 7 à 14 ans, assis ou allongés par terre, yeux fermés, se laissant guidé par la voix d’Aida (une psy), pour se connecter à la nature qui les entoure, puis à eux même et petit à petit à leur maladie et leurs maux… Tous complétements présents, attentifs, sensibles et allants au bout de ce qui leur été proposé! Pas une onde de tristesse dans l’air, juste une énergie sereine et forte circulant en chacun et au sein du groupe.

La découverte de l’école alternative : une petite dizaine de familles ayant décidé de ne pas mettre leurs enfants (de 3 à 7 ans) à l’école classique, et ayant créés une école à eux. Tous les jours de la semaine, de 8h à 14h, les enfants vont dans une des familles (à tour de rôle), puis la famille organise la classe. Au programme : jardin, théâtre, jeux, arts en tous genres, cuisine, etc. Le principe : apprendre par le jeu et les activités de la vie de tous les jours, puis surtout développer l’autonomie, la curiosité, l’entraide et la débrouillardise!

Un stage d’une journée de développement personnel autour des émotions, et trois jours de stage de théâtre thérapeutique. Là, on a pu être participantes à 100%...! Juste extraordinaire! Très éprouvant au niveau énergie perso... car en plus de tout ce que ça demande personnellement ce genre de stage, le faire en espagnol rajoute du piment… ! Je ne sais pas quoi dire pour retranscrire ces stages, difficile à mettre en mot. Je dirais tout simplement que ça a été des journées de vraie connexion : entre nous au sein du groupe, avec la nature qui nous entoure (vraiment fort!), et bien sûr avec moi-même et tout ce qui me compose! Ca a remué, mais dans le bon sens, vers l’avant!

Que dire de plus sur la Minga? J’ai l’impression d’en oublier des tonnes et de ne pas trouver les bons mots pour retranscrire tout ce que j’y aie vécu…
Simplement, ça a été aussi des tonnes de moments simples du quotidien, vécus seule ou partagés avec une ou plusieurs personnes!

Les au revoir n’ont pas été facile… Mais je reste empreinte de toute cette belle énergie! Et ça ne m’a que plus donné l’envie de faire des projets dans ce sens, et d’oser aller bout de mes envies, de mes valeurs, car on ne sait jamais, ça peut marcher…!

Que vivent les colibris et leurs oasis!