En allant au Brésil on pensait aller voir de belles plages, des forêts luxuriantes, boire de la cachaça en dansant une samba... Voila ce que tout le monde veut voir. Mais nous, on a découvert un nouveau lieu à ajouter au guide touristique du Brésil: la "Policia Federal" !!!


Tout a commencé à notre arrivée, au port de Recife (arrivée à 8h). La compagnie de croisière Costa nous avait dit que la police monterait à bord pour vérifier les passeports et les tamponner d'une autorisation de séjour de trois mois. Après une heure d'attente (et quelques aller-retour entre les étages), Costa nous rend nos passeports, sans tampons, avec à l'intérieur juste un papier "officiel" d'entrée au Brésil, les formulaires d'entrée et de sortie du territoire. Finalement on nous dit que cela se passe à terre. On nous conduit donc, avec les quelques autres passagers qui débarquent également, au service d’immigration du port de Recife. Là, les agents scannent nos bagages, il ne disent rien pour le génépi et les choubakias, ouf on est rassurés! On nous envoi à droite, à gauche, en haut, puis on bas et toujours pas de tampon. Personne ne semble réellement disposé à regarder nos passeports... On fini par nous faire sortir en nous disant de ne pas perdre les petits papiers d'entrée et de sortie du territoire, cela fait office de tampon. Il est déjà midi passé!


Quelques jours plus tard, quand on raconte ça à Muriel, notre amie française à Fortaleza, elle nous alerte sur le fait de ne pas avoir de tampon sur nos passeports, d'autant plus que nos papiers d'entrée et de sortie n'ont pas de date ni de tampon. Elle n'a jamais vu ça en 5 ans au Brésil et beaucoup de temps passé dans les services de l'immigration. Alors le lendemain nous voila partis à la rencontre de la police fédérale.

Arrivés sur place, après plus d'une heure de bus, -"désolé vous ne pouvez pas rentrer en short, revenez plus tard !" - "AAAAH, noonnn!!!"

Mais au Brésil tout est prévu, devant la police un homme nous interpelle et nous sort un sac rempli de fringues. Alors pour quelques Reais, il nous loue un jogging et une jupe de tailleur rouge (pas de première fraîcheur... mais faut pas faire la fine bouche).


Enfin on peut rentrer dans l'antre.


Trés instructif, on apprend que nous ne sommes pas dans le fichier de l'immigration, nous sommes donc en situation illégale. On nous laisse patienter dans une salle d'attende climatisée, où il fait moins huit mille degrés ! Au bout de plus de deux heures à attendre, on nous envoie finalement à la police fédérale du port de Fortaleza, logique on est arrivés en bateau. Une nouvelle heure de bus dans Fortaleza...

L'agent du port, qui ne comprend vraiment pas pourquoi on nous a envoyé vers lui, commence à chercher une solution. Il prend notre cas avec compréhension et beaucoup de sérieux. Il appelle son chef, qui l'envoi vers la police fédérale d'où l'on vient, qui le renvoi au port de Recife qui ne répond pas, etc... Après trois heures de coups de téléphone, rien! A Fortaleza personne ne veut prendre la responsabilité de tamponner nos passeport. Il envoi donc par mail une demande officielle à Recife pour savoir ce qui s'est passé, et il nous renvoi chez nous, il est 17h.


A ce moment là on est milieu du mois de décembre, les vacances de noel commencent. Du coup pas de nouvelles. On les rappelle, plusieurs fois par semaine, mais rien.


Un jour que l'on est à Fortaleza on retourne voir la police fédérale centrale, avec des pantalon cette fois ! Et ce jour là "Alelouya", une réponse du port de Récife est arrivée : "on n'a jamais vu ces gens ils ont du rentrer en esquivant les services d’immigrations" ! C'est officiel nous sommes rentrés clandestinement au Brésil. Là on doit dire que bon, il font un peu chier !

Du coup la police fédéral de Fortaleza se trouve dans l'obligation de nous verbaliser pour avoir frauder les services d'immigration. On nous annonce la sentence : l'amande est de 100 reais/jours (25€ par 40jours) par personne. Bon là ça fait vraiment chier. Tout ça pour avoir été honnête, alors que si on avait rien dit à personne, on n'aurait pu ressortir aussi facilement que l'on est rentrer. Pour ça il suffit de sortir par la Guyane en dehors des horaires de bureau quand les services d'immigration brésiliens sont fermés, ou de passer dans la rue d'à côté... !

Après quelques discutions on comprend que l'amende ne sera que de 100 Reais par personne. Déjà ça fait moins mal, mais on se retrouve quand même avec une amende, car un service incompétent ne veut pas reconnaitre ses tords.


Le prossé verbale officiel est établi, il stipule:

"classificados como clandestinos no ponto de migração"

On nous explique que trois solutions s'offrent à nous :

1- 60 jours pour payer et sortir du territoire (ce qui nous fait gagner quelques jours par rapport aux 90 jours de départ)

2- 10 jours pour rédiger une lettre pour faire appel de la décision.

3- Et bien sûr on peut ne pas payer, ça n'a pas l'air de poser trop de problème… juste si l'on veut revenir un jour au Bresil, l'agent de l’immigration qui nous laissera rentrer pourra nous obliger à payer ou nous diminuer la durée de notre autorisation de séjour ou nous demander de danser un forró avec sa grand mère, enfin ce qu'il veut suivant son humeur…!


On a fait une lettre, pour le principe ! On devrait avoir une réponse sous 30 jours ou plus ou pas...

Affaire à suivre ...