Voyager en vélo, c'est pour nous un choix éthique, un plaisir mais aussi un réel défi physique et mental! 

En arrivant vers l'altiplano bolivien, nous avions comme tout le monde envie de connaître le salar d'Uyuni, cette immensité plane de sel, mystérieu joyau de la nature. La solution offerte aux voyageurs en sac à dos est le classique tour en 4x4. Mais ça sonnait faux pour nous... on souhaite un voyage en accord avec nos valeurs écologiques, respectueu de l'environnement, des lieux et des gens. Et on partirait 3 jours en 4x4 faire plusieurs centaines de km juste pour notre plaisir de touristes?

C'est alors qu'une idée poilue est entrée dans nos têtes, faisant la ronde et chantant à tue tête... et si on y allait en vélo?!!

Voyager en vélo ça a quelque chose de magique, une immense sensation de liberté! C'est aller à son rythme, aller oú l'on veut, quand on veut. C'est (souvent) un rythme assez rapide permettant de faire de la distance, tout en étant assez lent pour profiter des paysages et des lieux traversés. 

En vélo on peut s'arrêter pour regarder un rapace voler, un lama brouter, une personne éventer le quinoa, une manif passer, une fanfare jouer, un volcan ou une falaise illuminée... On peut aussi s'arrêter papoter, 5 minutes ou 1h (hein Coline)! 

En vélo, on a accés à des lieux oú l'on irait jamais en bus. On passe en pleine campagne, on découvre des villages minuscules et parfois même déserts. 

En vélo, on rencontre les gens différemment. Déjà parce qu'on intrigue, parce qu'on arrive seuls et à l'improviste, parce qu'on est pas cachés derrière une vitre, parce qu'on a le temps pour discuter, parce qu'on cherche souvent des choses simples (manger, boire, dormir ou notre route). La rencontre nous parait simple et vrai, qu'elle dure 1 minute ou plusieurs heures. On a la sensation d'être dans un vrai échange d'égal à égal, un moment de partage sain et simple oú chacun trouve son compte sans chercher à gagner quelque chose.

Mais en vélo c'est aussi la fatigue, les pistes de sable, de cailloux ou de tôle ondulée oú l'on avancerait plus vite à pied, le froid des nuits et le soleil brûlant de la journée, le bivouac à installer et ranger tous les jours, les côtes raides, les sacoches trop lourdes, les véhicules nous frolants à toute allure... C'est un mode de transport et de voyage épuisant oú l'on ne peut compter que sur soit même pour avancer. Parfois on craque, on se demande ce qu'on fait là et pourquoi on s'inflige cela... Et pour tout cela on a la chance d'être deux! Deux pour se soutenir, se remotiver, se tenir chaud, se rappeler pourquoi on est là, se montrer la beauté des lieux traversés. Deux pour prendre le relais quand l'un n'a plus l'énergie de chercher un lieu pour dormir ou pour cuisiner.

Et quand on se retrouve en bivouac, au milieu du salar, au pied des glaciers ou devant un ciel enflammé par le soleil couchant, on se souvient pourquoi on est là et on continu!